Le 15 mars 2025 sonnait le retour des travaux de dépollution du Puits Beaufils. En effet, cela faisait plus d'un an que les Spéléos n'étaient pas retournés sur le puits.
La dernière journée s'était déroulée fin janvier 2024, mais elle fut soldée par un échec. Faute de moyens techniques, la pompe prêtée ne réussissait pas à remonter l'eau sur 8 mètres 20.
C'est donc en ce samedi matin ensoleillé que les Spéléos reprirent le travail. Une pompe de compétition a été louée pour l'occasion. Quand ils sont arrivés, 2m80 d'eau étaient déjà sortis. Après un café, les baudriers mis, Luc, Victoire, Maëlle et Stéphane équipèrent le puits : une corde pour les seaux, une corde pour descendre, une corde de sécurité, et toujours veiller à ce que la pompe fonctionne correctement.
Avec l'expérience, les Spéléos sont bien rôdés.
Un premier spéléo descendit, pour vérifier l'état du fond et la possibilité ou non de creuser. Bonne nouvelle : sous quelques centimètres d'eau, déblayer était faisable !
Pour remonter, la corde de sécurité fut testé : les Spéléos à l'extérieur devaient mettre leur bloqueur de poing sur la corde, attachée grâce à un mousqueton au baudrier du spéléo au fond du puits. Il ne restait plus qu'à tirer pour le sortir de 8 mètres de profondeur. Tout allait bien, le système de sécurité marchait.
La suite de la matinée s'agença autour de deux spéléos qui descendirent creuser à tour de rôle, un rythme de croisière où chacun tenait son poste, des seaux qui remontaient à un bon rythme de un par minute en moyenne, des brouettes qui firent des allers-retours vers la bâche "spéciale déchetterie", et 2 alertes au gaz. Pour limiter les efforts de la remontée sur corde, les Spéléos préférèrent tirer celui au fond grâce à la corde de sécurité. Cela ressemblait à un petit ascenseur improvisé.
Les Spéléos ne prirent leur pause de midi que vers 13 heures, où ils furent rejoints par Christophe et Michel, deux nouveaux licenciés venant de Picardie.
Avec eux, l'après-midi se déroula sans encombre, notamment pour remonter des grosses pierres, des morceaux de poutres ou un long bout de tuyau. Des tessons de bouteilles ou de verres, des fioles, du cuivre vinrent s'ajouter à la longue liste de déchets, ainsi que de la boue, de l'eau, des morceaux de pierres… Un bon mélange ! Mais quel plaisir de voir l'eau jaillir du tuyaux sur le trottoir et les brouettes se remplirent ! Tout avançait bien.
Dès que la pompe était arrêtée (le bruit de moteur au fond rendait vite fou), l'eau arrivait directement d'entre les moellons, et remontait à une vitesse impressionnante. Lorsque les taupes remontaient à la surface, ils étaient trempés jusque sous la côte.
Et puis, une hypothèse jaillit :""Je crois que je suis au fond" lança le spéléo au fond.
En effet, le contenu des seaux avait changé, passant de la boue mélanger à des déchets, à de la vase grise presque noire.
Après vérification, c'était confirmé : Les Spéléos du Pays de Bray avait touché le fond du Puits Beaufils !
Les mesures furent prises : 9 mètres 04 de profondeur, sur 1 mètre de diamètre.
8 jours de travail, dont un où rien n'a pu être fait. Des kilos de déchets en tout genre, des anciens morceaux de voitures à des bouteilles en plastique, en passant par des pneus et des morceaux de métal. Et une équipe arrivée au bout du chantier !
Bravo à tous ! 🤗
Prochaine étape : l'inauguration du puits, lorsqu'une charpente en bois comme celle présente sur les photos d'époque, sera posée !
Maëlle GUILLAUME